Israël-Palestine: le cercle infernal de la violence
La guerre d’une nouvelle ampleur qui a lieu depuis le 7 octobre entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien n’est que l’horrible prolongement d’un conflit qui dure depuis des décennies, depuis l’établissement de l’État d’Israël en 1948.
Dans la foulée de la Deuxième guerre mondiale et de la monstrueuse décimation de millions de Juifs, la communauté internationale a facilité la mise en place de l’État hébreu sur la terre de ses ancêtres. Une forme de compensation en quelque sorte…
Bien sûr, l’établissement d’Israël a nécessité le départ ou le déplacement, volontaire ou forcé, d’une population locale palestinienne implantée depuis longtemps. Et le conflit s’est installé… Une guerre quasi permanente entre deux peuples qui estiment à juste titre que cette terre est la leur.
Je ne chercherai pas ici à déterminer qui a raison et qui a tort, le problème est trop complexe et la vraie question n’est pas là. Ce que ce conflit met en évidence, comme des dizaines d’autres dans le monde, c’est le cycle infernal de la violence. Un cycle qui semble sans fin. Mon ami Patrick Dupuis a rappelé dans une émission récente la célèbre citation de Gandhi : « Œil pour œil rendra le monde entier aveugle. »
Il est tout à fait clair que les milliers de morts à Gaza sont le terreau de nouveaux combattants qui se lèveront pour combattre Israël, que le Hamas disparaisse ou non. Et la puissance militaire d’Israël n’est pas à la veille d’être détruite. Ce qui veut dire que le conflit peut continuer, encore et encore…
La violence engendre la violence.
En tant que chrétiens, nous sommes appelés à rompre ce cycle infernal qui n’apporte que destruction et malheur. Rappelez-vous : au moment où l’apôtre Pierre a sorti son épée pour défendre son Maître qui venait d’être arrêté, le Christ a coupé court à toute velléité belliqueuse :
Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée (Matthieu 26.52). Autrement dit : la violence ne fera qu’engendrer la violence et la mort. Et joignant le geste à la parole, Jésus a montré le seul chemin qui permette de sortir de la violence et d’être de dignes représentants de notre Père céleste :
Puis il toucha l'oreille de cet homme (dont Pierre avait coupé l’oreille) et le guérit (Luc 22.51).
Jésus a brisé le cycle infernal de la violence. Il nous a montré que le chemin de la Vie est celui de la non-violence et de l’amour de l’autre, même de notre ennemi. C’est aussi le message de l’apôtre Paul :
Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit : A moi la vengeance, c'est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête. Ne sois pas vaincu par le mal, mais vainqueur du mal par le bien. (Romains 12.17-21).
Vaincre le mal par le bien, voilà le programme de vie du disciple du Christ. On est aux antipodes de ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient.
Vaincre le mal par le bien. Pour vivre ce commandement du Christ, il faut un changement de cœur, une transformation intérieure, une humilité et une compassion que seul Dieu peut implanter dans nos vies. Seule cette révolution de l’amour peut mettre fin à toutes les guerres, même celles qui font rage trop souvent dans les familles, sur les lieux de travail ou même (comble de l’ironie) dans les églises.
Ne rêvons pas, les guerres ne cesseront pas, malheureusement. Le Christ lui-même nous a prévenus qu’il y aurait jusqu’au bout des guerres et des bruits de guerre. Mais au sein d’un monde violent, nous pouvons être des ilots de paix et d’amour. Demandons chaque jour à Dieu d’enlever de nos cœurs la haine, la rancœur, l’indifférence, l’orgueil et l’égoïsme, et d’y implanter l’humilité, la bonté, l’altruisme et l’amour.
Nous sommes appelés à rompre le cycle infernal de la haine et de la violence, et à annoncer par nos vies transformées la proche venue du Royaume de paix, de justice et d’amour que Dieu lui-même instaurera :
Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. (2 Pierre 3.13)
Avec leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et avec leurs lances, ils feront des faucilles. On ne lèvera plus l'épée un pays contre l'autre, on ne s'exercera plus à la guerre. (Ésaïe 2.4)
Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. (Apocalypse 21.4)
Rémy Ballais
Animateur / Contenu